Page:Deprez - Petit cours d'histoire de Belgique, 1916.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 137 —

3. Faits militaires. — Albert attaqua l’armée de Maurice de Nassau sous les murs de Nieuport, en 1600 ; il y fut défait malgré sa vaillance.

Il commença l’année suivante le siège mémorable d’Ostende : cette ville fut prise au bout de trois ans, grâce au génie d’Ambroise Spinola, mais il n’en restait que des ruines (1604).

Des négociations furent alors entamées, qui aboutirent à la conclusion d’une trêve de douze ans (1609) : l’indépendance des Provinces-unies y était formellement reconnue.

4. Trêve de douze ans 1609-1621. — Notre malheureux pays, dépeuplé par la guerre, entièrement dévasté, retrouva enfin le calme et la sécurité. Sous le gouvernement populaire des archiducs, on vit se ranimer l’agriculture et quelque activité renaître. L’aisance reparut, mais non l’éblouissante splendeur des grands jours d’autrefois.

Les souverains remirent en honneur le culte catholique, relevèrent les églises et multiplièrent les ordres monastiques. Mais, cédant aux idées du temps, il se montrèrent d’une intolérance excessive envers les réformés.

Une efflorescence merveilleuse de l’art valut à ce règne un éclat incomparable. C’est en effet la brillante époque de Rubens, le Prince des peintres et de ses glorieux élèves : Van Dyck, Jordaens, Van Thulden, les deux Teniers, etc. À côté de ces grands artistes, il y eut des savants illustres : André Vésale, le Père de l’anatomie, Van Helmont, — Simon Stévin. — Mercator, Juste-Lipse, etc.[1].

  1. Il faut remarquer que le mouvement scientifique précéda le mouvement artistique, et ne dut rien à la bienveillance des archiducs.