Namur reçut l’ordre de fournir, le jour même, 24.000 livres de pain et 4000 sucs de grain : le 20, 800 literies complètes, paillasses, matelas, couvertures, etc., : le 21, le sixième de tout le bétail et de tous les chevaux, toute l’huile, le savon, le goudron, la poix, les cordages, le panier, etc. Tout cela se payait en assignats, panier-monnaie qui, émis à partir de 1789, avait déjà perdu presque toute valeur. « Quand vous nous aurez enlevé tous nos cuirs, toutes nos toiles, nos draps disaient les magistrats de Bruxelles, sera-ce avec des assignats que nous ferons des souliers, des habits, des chemises ? Mangerons-nous des assignats quand nous n’aurons plus de pain ? Bientôt même, nos ouvriers n’auront plus d’outils pour travailler, et il ne nous restera plus que des yeux pour pleurer, en attendant que la mort les éteigne ! » Cette exploitation éhontée ne prit fin qu’en 1795.
1. Conquête de la Belgique par les Français. — La révolution française de 1789 fut suivie d’une guerre entre la France et l’Autriche. Le général Dumouriez défit les Autrichiens à Jemappes, en 1792, et conquit la Belgique. Mais il la perdit à la journée de Neerwinden, en 1793. Enfin, le général Jourdan vainqueur à Fleurus, en 1794, réunit définitivement nos provinces à la France
2. Décret d’annexion. — En 1795, la réunion de la Belgique à la France fut officiellement prononcée. Notre pays fut divisé en neuf départements, administrés par des préfets. C’étaient :
Le département | de la Lys. | chef-lieu | Bruges. |
de l’Escaut. | » | Gand. | |
de Deux-Nèthes. | » | Anvers. | |
de la Meuse infér. | » | Maestricht. | |
de la Dyle. | » | Bruxelles. | |
de l’Ourthe. | » | Liège. | |
des Forêts. | » | Namur. | |
de Sambre-et-Meuse | » | Mons. | |
de Jemappes. » | » | Luxembourg |