Page:Deprez - Petit cours d'histoire de Belgique, 1916.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 163 —

les soldats ennemis aux fenêtres de l’arsenal, se prirent de querelle avec eux, et bientôt des coups de fusil furent échangés. Le général Chassé braqua aussitôt ses canons sur la ville. La citadelle et la flotte embossée dans l’Escaut lancèrent des bombes sur la grande métropole commerciale depuis trois heures de l’après-midi jusqu’à dix heures du soir. Quatre cents maisons furent détruites et l’entrepôt fut incendié : Celui-ci contenait des marchandises pour plus de 3.000.000 de florins. Enfin le général Chazal accourut et parvint à faire cesser le feu.

En ce moment les Hollandais ne possédaient plus en Belgique que Maestricht et la citadelle d’Anvers. Cependant les délégués des grandes puissances, réunis en conférence à Londres, posèrent les bases du traité des XVIII articles, qui devait régler la séparation des Pays-Bas du nord et du midi.

1. Explosion de la révolte. — En présence des injustices du roi Guillaume, les catholiques et les libéraux constituèrent un puissant parti national, qui s’intitula l’Union. Bientôt la révolution française de juillet fit naître en Belgique une effervescence menaçante. Des troubles se produisirent à Bruxelles dans la nuit du 15 août : à la suite de la représentation de la Muette de Portici, l’hôtel du ministre Van Maanen fut incendié. Le lendemain, le drapeau brabançon fut arboré, et cinq notables, députés à la Haye, allèrent solliciter le redressement des griefs.

Mais Guillaume répondit par l’envoi d’une armée de 10.000 hommes qui s’avança jusqu’à Vilvorde. Aussitôt Bruxelles fit des préparatifs pour une résistance vigoureuse : on dépava les rues, des barricades s’élevèrent, des renforts arrivèrent de partout, et trois cents volontaires accoururent de Liège sous la conduite de Rogier.

2. Journées de septembre. — Le 23 septembre, les Hollandais attaquèrent la ville. Ils parvinrent à pénétrer jusqu’au parc ; mais là, ils furent vivement assaillis par les volontaires, qui les harcelèrent sans