sauva la civilisation chrétienne et arrêta enfin, en Occident, le prodigieux développement de la religion mahométane (732).
Charles, fils de Pepin de Herstal, eut à défendre l’Austrasie contre les Neustriens et les Frisons. Il sortit victorieux de la lutte et, avec le titre de maire, il fut bientôt, comme son père, le véritable souverain des Francs.
Ce prince rendit son nom glorieux par de nombreuses expéditions militaires, qui étendirent son pouvoir jusqu’aux Pyrénées et à la Méditerranée, et en Allemagne jusqu’à l’Elbe.
Mais il s’illustra surtout par la mémorable victoire qu’il remporta sur les Mahométans, à Poitiers, en 732. Cette, victoire sauva la civilisation chrétienne.
Charles mourut en 741.
§ 3. — Pepin le Bref (741-768).
À la mort de Charles le Martel, ses deux fils, Carloman et Pepin, se partagèrent la monarchie ; mais bientôt, Carloman, fuyant les grandeurs du monde, se retira au monastère du Mont Cassin, en Italie, et Pepin resta seul maire du palais.
Ce prince était de petite taille, mais il avait une vigueur extraordinaire et un cœur intrépide. Une légende rapporte qu’un jour, à Aix-la-Chapelle, au milieu d’une grande fête, il osa combattre un lion qui venait de terrasser un taureau, et lui trancha la tête d’un seul coup d’épée.
Pepin commença par bien affirmer son pouvoir sur toute la monarchie ; puis il résolut d’enlever aux Mérovingiens la couronne et le sceptre. Il sollicita l’approbation du pape Zacharie et celui-ci répondit : « Celui qui exerce le pouvoir légitime doit aussi en prendre le titre pour que l’ordre ne soit pas troublé. » Pepin convoqua donc à Soissons l’assemblée générale des guerriers. Ceux-ci l’élevèrent sur le pavois, et Childéric III, le dernier roi mérovingien, rentra dans le cloître d’où Pepin l’avait tiré jadis (752).
Bientôt après, le pape Étienne II vint en France, et un sacre solennel confirma l’acte de Soissons (754).