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quatre cents marcs d’argent. Le pauvre diable, tombe du faite des grandeurs dans l’ignominie, fut pendu à Lille. « Je suis, dit le vieillard avant de mourir, un pauvre homme qui ne dois être ni comte, ni duc, ni empereur. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par le conseil des chevaliers, de dames et de bourgeois de ce pays. » C’était en effet, un ancien ménestrel, originaire de la Bourgogne et appelé Bertrand de Rays. Longtemps néanmoins on accusa Jeanne de parricide.

Quatrième croisade (1202-1204). — Les Mahométans ayant reconquis la Palestine, une quatrième croisade fut prêchée en 1202. Les croisés s’embarquèrent à Venise, car la voie de mer était préférable à la longue route de terre. Leur chef principal était Baudouin IX. La flotte chrétienne, au lieu de voguer vers Jérusalem, fit voile pour Constantinople, qui fut prise d’assaut en 1201.

Baudouin IX obtint la couronne impériale, mais il périt l’année suivante dans un combat contre les Bulgares (1205).

§ 4. — Résultats des croisades.


Les croisades coûtèrent des sommes fabuleuses, elles dévorèrent des millions d’hommes, la fleur de la population européenne, sans aboutir à la conquête de la Terre Sainte. Mais elles produisirent néanmoins des résultats immenses, qui valaient bien le prix dont ils furent payés.

1. Indépendance de l’Europe. — Le but principal des organisateurs de la croisade fut pleinement réalisé ; avant tout, il fallait sauver l’Europe du mahométisme ; or, la prise de Constantinople par les Turcs fut retardée de trois siècles, jusqu’en 1453. À cette époque, l’Europe s’était réorganisée et la noblesse soumise au pouvoir des princes. Ceux-ci, disposant de toutes les forces de leurs états, pouvaient résister victorieusement aux Turcs, dont les conquêtes, en effet, furent limitées à la presqu’île des Balkans.

2. Situation politique intérieure. — Les croisades pré-