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§ 4. — Les Gildes.


1. Métiers. — L’institution la plus remarquable de l’organisation communale c’était la gilde industrielle, appelée corporation ou métier. Nous avons signalé plus haut l’époque de son apparition. Le métier comprenait tous les ouvriers de même profession. Le travail n’était pas libre : défense de s’y livrer à quiconque n’était pas d’une corporation. Le nombre de ces gildes variait suivant l’importance des villes. À Bruges et à Gand, on en comptait plus de cinquante : tisserands, foulons, brasseurs, chapeliers, etc.

Des conditions étaient requises pour l’admission dans un métier : il fallait, en particulier, être catholique et de bonnes mœurs. On débutait par être apprenti chez un maître. Quelques années d’apprentissage valaient le rang de compagnon, et alors le travail était payé d’un salaire. Enfin, on s’élevait à la maîtrise, on devenait patron à son tour, par la production d’un chef-d’œuvre, d’une pièce de drap, d’un chapeau, etc., de confection irréprochable.

Le métier était soumis à un règlement qui fixait les heures et les jours de travail, la qualité et le prix des produits. Il était dirigé par un doyen, qui veillait à l’honneur et aux intérêts du métier, ainsi qu’à l’observation stricte du règlement. — Le métier avait une caisse de secours et un lieu de réunion. Tous ses membres résidaient dans un même quartier, afin de pouvoir se réunir promptement quand la cloche de convocation les appelait aux armes. Tous combattaient ensemble, à pied, sous la bannière de la corporation.

2. Confréries militaires. — Il y avait aussi des gildes militaires ou confréries, dont les membres s’exerçaient avec le plus grand soin au maniement des armes. En cas de guerre, elles fournissaient des corps d’élite, à qui revenait le dangereux honneur de marcher en tête de l’armée.

La confrérie la plus ancienne était celle des Archers de Saint Sébastien. La plus célèbre était le Serment des Arbalétriers de Saint Georges. Chaque année, les frères de l’arbalète organisaient des tirs superbes. Le vainqueur du tir, proclamé Roi du serment, recevait une coupe magnifique de vermeil ou d’argent ciselé. On vit des souverains eux-mêmes prendre part à ces fêtes, des ducs