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1. Confiscation de la Flandre (1300). — Le comte Gui de Dampierre, victime d’une odieuse perfidie du roi de France, avait pris les armes contre lui. Mais vaincu par son suzerain, il fut emprisonné dans la tour du Louvre, à Paris, et la Flandre fut confisquée.

2. Matines Brugeoises (1302). — Le gouverneur Jacques de Châtillon, fit bientôt peser sur la Flandre une tyranie insupportable. Aussi, pendant la nuit du 18 mai 1302, sept mille Brugeois qui avaient dû fuir sa colère, rentrèrent dans leur ville sous la conduite de Pierre de Coninck et de Jean Breydel. Ils firent des Français un terrible massacre connu sous le nom de Matines brugeoises.

3. Bataille de Groeninghe (1302). — Aussitôt Robert d’Artois, frère du roi de France, pénétra en Flandre avec une magnifique armée de 60, 000 hommes, qui dévasta affreusement le pays de Douai à la Lys. Mais cette brillante et célèbre chevalerie fut exterminée devant Courtrai, le 11 juillet 1302, Par 20. 000 Brugeois que commandait Guillaume de Juliers, de Coninck et Breydel. Plus de 27, 000 Français restèrent sur le champ de bataille, et parmi eux, Robert d’Artois et Jacques de Châtillon. Ce prodigieux succès sauva l’indépendance de la Flandre. Il est souvent appelé la victoire des Éperons d’or.

§ 2. — Jacques Van Artevelde.


1. Détresse des Flamands. — Le roi Philippe le Bel laissa trois fils qui moururent sans postérité. Deux princes sollicitèrent la couronne de France : Edouard III, roi d’Angleterre, dont la mère était fille de Philippe le Bel, et Philippe de Valois, prince français, parent plus éloigné des derniers rois : ce dernier fut élu par les barons de France. Dix ans plus tard, Edouard III résolut de