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la verdure dorée

LXXVIII


Prends ton manteau. Suspends les plaintes éternelles
Et buvons la splendeur des heures automnales,
Car la pourpre des bois environne le zèbre
Qui rue et trotte et mord le feuillage et se cabre.
C’est le nouvel octobre et la sente où je marche
Je la foulais naguère en brandissant la torche
Quand je voulais au sort attacher des entraves
Et nouer à l’azur les roses de mes rêves.
Et nous nous oublierons et que notre cœur saigne
En regardant glisser la souplesse d’un cygne
Et nous contemplerons, dédaigneux des clepsydres,
Les paons de cuivre bleu dans le bronze des cèdres.