Page:Derème - La Verdure dorée, nouv. éd.djvu/17

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On ne lit point les préfaces, et c’est au seuil d’une préface que je me divertis à le dire. Si, de la sorte, quelqu’un s’avisait de me répondre, je serais prêt, qu’il approuvât mes paroles ou dénonçât mon erreur, à lui rendre les armes, en chantant ses louanges. Charmante et vaine hypothèse, car je tiens pour assuré de n’incommoder personne, si je note ici quelques réflexions touchant cet ouvrage, où la plupart des pages que j’ai écrites se trouvent recueillies.

Ce livre est toute ma jeunesse, pourrais-je fredonner, moi aussi, et non sans quelque amertume, peut-être. Mais, si j’ajoutais que je l’ai fait sans presque y penser, il ne me faudrait plus croire, et ce ne pourrait être qu’en un de ces soirs heureux où, moins soucieux d’être sincères que d’étonner et de ravir qui leur prête audience, les poètes se plaisent à laisser entendre qu’ils chantent sans plus de peine ni de malice que les noisetiers, quand le vent souffle,