![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4c/Der%C3%A8me_-_Petits_Po%C3%A8mes%2C_1910_%28page_56_crop%29.jpg/400px-Der%C3%A8me_-_Petits_Po%C3%A8mes%2C_1910_%28page_56_crop%29.jpg)
Dans la froideur de l’aube hivernale, il bruine
sur les palais branlants et les murs en ruine ;
l’église où s’unissaient les myrrhes et les chants
croule ; sur les degrés pousse l’herbe des champs ;
et les toits éventrés par les quartiers de roche
s’effondrent ; le lierre aux gargouilles s’accroche.
Dans la ville déserte, aux lueurs des flambeaux,
je pénètre et fouillant les caves, les tombeaux,
de l’aube au crépuscule et du soir à l’aurore,
éperdu, je me mêle au passé que j’adore.
Et voici des miroirs, des perles, des colliers,
des anneaux précieux à tes doigts familiers,
et des lis trépassés dont tu respiras l’âme.
Et mon cœur de tristesse et de douleur se pâme
en évoquant, parmi ces décombres, tes yeux !
Ah ! laisse-moi verser des pleurs silencieux.
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