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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/148

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transmise immédiatement, pendant la nuit encore, à tous les commandements d'armée. Il manquait toutefois une indication sur la grande importance du changement de la situation opérationnelle globale. Il manquait avant tout des paroles stimulantes pour l'armée combattante, qui auraient dû ranimer sa volonté de vaincre et sa confiance en la victoire. Quel impact psychologique profond de telles paroles, les premières manifestations de ce genre du haut commandement auraient pu avoir à cet instant sur l'encadrement et la troupe ! Les uns et les autres avaient dans les combats et fatigues des semaines passées mis au jour de si poignants témoignages du plus haut sens du sacrifice, que quelques mots réconfortants de la part du Chef suprême des armées dans la situation présente aurait fait des miracles et aurait rendu possible ce qui paraissait impossible. Il fallait que chaque soldat au front sache qu'il s'agissait maintenant d'un sommet pour la décision de toute la campagne, et que l'heure était maintenant venue où tous les terribles fatigues, privations et sacrifices que la brave troupe avait supportés de façon si obéissante et joyeuse ces dernières semaines, allaient finalement être couronnée par le succès !

Seulement, de telles pensées et sentiments étaient loin de remplir à ce moment-là l'âme du chef d'état-major général allemand. Contrairement à son conseiller le colonel Tappen, il voyait l'ensemble de la situation en couleurs sombres, oppressé par de lourds soucis. Un doute rongeant dévorait son âme et paralysait sa volonté, car la situation restait extrêmement grave aussi à l'est, malgré Tannenberg.

En Prusse-Orientale, l'armée russe du général v. Rennenkampf s'était préparée à la défense derrière les lacs de Mazurie. Le général d'armée v. Hindenburg voulait l'attaquer en l'entourant à partir du sud. Son armée entre temps avait été renforcée par deux corps et une division de cavalerie envoyée de l'ouest. Les conditions préalables pour une nouvelle victoire décisive, comme on pouvait le souhaiter, étaient réunies en Prusse-Orientale. Cet espoir n'arrivait pas, et de loin, à compenser les soucis que la situation de l'armée austro-hongroise préparait depuis les derniers jours d'août. Est-ce que les alliés réussiraient, après les insuccès à l'est de Lviv, à rétablir la situation en Galicie ? Entre temps, une nouvelle bataille avait commencé vers Lviv, avec un front vers l'est, dont le général v. Conrad espérait un retournement de la situation. Le 5/9, le général de division baron v. Freytag-Loringhoven, officier de liaison allemand au quartier général austro-hongrois, avait fait des rapports optimistes, mais le 6 à 9 h du soir, il indiqua que l'aile gauche (1re armée) jusque là victorieuse, qui couvrait près de Lublin le flanc et les arrières du reste de l'armée avec un front vers le nord, était poussée à se défendre. Sur la base des informations qui étaient parvenues à l'état-major général allemand