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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/547

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Mais quand la tenue des rênes par le commandement général devint toujours plus lâche, et qu'elle céda finalement au point tournant des opérations le soir du 6/9, l'appétit de décision et d'action stratégiques et tactiques des commandements des troupes persista avec toute sa force, et s'empara ainsi des rênes. Ceci se révéla si fort et si dominant sur l'ennemi qu'elle s'empara malgré le manque de direction générale d'une victoire qui pouvait avoir une longue portée, dans le domaine tant tactique que stratégique. Ce n'est qu'à ce moment-là que, se réveillant de sa passivité, l'État-major général allemand reprit les rênes dans la personne du lieutenant-colonel Hentsch, et retira brutalement les armées de leur course à la victoire. Elle avait espéré pouvoir ainsi maîtriser la situation, mais en réalité, elle perdit pour de bon l'initiative stratégique. L'adversaire s'en saisit. Malgré de lourds échecs tactiques dans la bataille décisive, le commandement ennemi avait gardé une volonté de victoire si forte et si vivante qu'elle fit immédiatement passer les armées de la défaite et de la retraite à une poursuite des Allemands en retraite, et à une nouvelle attaque. C'est rarement que l'importance supérieure de l'initiative du commandement suprême a été mise en lumière aussi clairement que dans la bataille de la Marne. La victoire acquise par des sacrifices sanglants par les troupes allemandes n'a pu être consacrée parce que la volonté du commandement était brisée.


Comment une telle défaillance du chef d'état-major général a-t-elle pu être possible ?

Sans aucun doute, le général v. Moltke a été gêné pour la conduite des opérations par sa santé physique. En 1910, il avait eu une sévère maladie, et depuis, sa fraîcheur et sa robustesse corporelles déclinaient lentement. Le général d'armée finissait par le ressentir lui-même, et avait exprimé à plusieurs reprises auprès de son entourage proche dans les derniers temps avant la guerre de sérieuses intentions de démission. En 1914, il dut subir deux cures à Karlsbad. Entre temps, eut lieu un stage d'état-major très fatigant. Des participants à ce voyage, qui n'avaient plus vu le général d'armée depuis longtemps, remarquèrent déjà que son efficacité avait diminué. Après la deuxième cure à Karlsbad suivit immédiatement la période excitante de haute tension en politique extérieure. Les décisions lourdes de conséquences incombant alors au chef d'État-major général exigèrent une tension spirituelle et morale extrême et détériorèrent ainsi de même fortement