Aller au contenu

Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/548

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

son état de santé déjà affaibli. Il n'a pu opposer aux fortes charges psychiques qui ont suivi qu'une force physique encore affaiblie.

Cependant, cette malheureuse disposition physique ne peut pas entièrement ou même partiellement expliquer l'effondrement du général. Une extrême tension de toutes ses forces intellectuelles aurait pu en avoir raison. Le fait que le général d'armée v. Moltke n'a pas réussi avait des raisons plus profondes, que l'on ne peut expliquer que par sa nature.

Ce fut une décision lourde de conséquences, quand l'Empereur, au début de janvier 1906 désigna un successeur au chef d'État-major général de l'armée prussienne. Son choix se porta sur le général v. Moltke. Celui-ci n'avait pourtant pas suivi l'École d'état-major, mais il avait été remarqué par l'Empereur pour ses visions stratégiques claires et saines pendant les grands kriegspiels opérationnels de l'État-major général dirigés par le comte Schlieffen, où il était souvent invité. Le général v. Moltke doutait d'être la personnalité adéquate pour cette position importante, à laquelle était attachée en cas de guerre la conduite réelle de l'ensemble de l'armée allemande. Il avait fait part de ses réticences ouvertement et franchement au Chef suprême des armées dès l'année 1905 : « Je me juge très critiquement. » dit-il alors selon ses propres indications (v. Moltke, ibid, p. 307). « D'après moi, il est extrêmement difficile, sinon impossible, de se faire actuellement une image de la manière de faire une guerre moderne en Europe [...] Comment sera-ce possible, et le sera-t-il, de diriger de manière coordonnée les armées de masse que nous formons ? Personne ne peut le savoir selon moi [...] » (v. Moltke, ibid, p. 308). À la fin de l'entretien, le général avait demandé avec insistance que s'il ne faisait pas l'affaire pour la conduite d'une grande manœuvre confiée à sa direction, une autre personnalité soit choisie. « Ce n'est pas une affaire de personne, cela dépend de savoir si la tâche sera remplie », conclut-il. L'Empereur resta sur son choix ; il le justifia au général v. Moltke par le fait qu'il avait confiance en lui. « Je sais bien, » dit-il, « que vous êtes trop modeste pour croire que vous pouvez être à la hauteur de la position. Le comte Schlieffen, que j'ai interrogé, me dit qu'il vous a observé pendant un an, et qu'il ne pourrait pas me recommander de meilleur successeur que vous en première ligne. Feu votre oncle a dit un jour que dans le choix pour cette situation, il importait bien moins que le candidat soit génial que l'on puisse lui