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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/555

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l'âme du chef d'État-major général allemand n'avait pas la dureté de caractère sans laquelle un chef de guerre ne peut survivre dans la guerre. Au cours des opérations, il devint de plus en plus évident que bien des vertus éminemment respectables du chef d'État-major général formaient des obstacles à son action de chef de guerre. Avant tout, c'était aussi sa profonde humilité intérieure, qui ne laissait pas apparaître une saine assurance. Il n'était que trop porté à valoriser les opinions des autres au-dessus des siennes. C'est ainsi que s'explique en grande partie son besoin d'aide, et son manque d'initiative dans le commandement non seulement des opérations, mais aussi dans les grandes batailles décisives sur la Sambre et la Marne. Le fait que les commandements d'armées restassent sans instructions fondamentales pour la conduite de la bataille de la part de l'État-major général pendant les journées décisives des 6 au 9/9, paraît difficilement compréhensible sans considération pour ces traits de personnalité. Dans sa confiance dans la perspicacité supérieure des commandants d'armée, le général d'armée v. Moltke alla si loin qu'il refusa de s'immiscer dans les ordres des commandements de ces armées, même quand des différences d'opinion ouvertes, que l'on ne pouvait résoudre que par une action du chef d'État-major général, exigeaient une décision, ou quand il se produisit que les commandements d'armées, dans l'ignorance de la situation générale, agissaient à l'encontre des vues de l'État-major général. Quand un de ses collaborateurs, pendant les opérations, lui proposa d'envoyer des officiers de liaison pour vérifier la situation des commandements d'armée, le général d'armée v. Moltke y vit une « méfiance » imméritée vis-à-vis des commandants d'armée (t. I, p. 605).

Cette utilisation exagérée du principe de retenue des échelons supérieurs ne correspondait que trop à sa nature. Il perdit progressivement la force pour agir joyeusement dans une action indépendante. Tandis que la situation tendue à l'extrême exigeait absolument l'intervention pleine de responsabilité et volontariste du chef d'État-major général, son esprit se dépeignait les conséquences redoutables d'une bataille perdue, et ce dans une clarté douloureuse et jusque dans les détails. Quand, au sommet de la lutte, les difficultés et les frictions se firent de plus en plus fortes, les rênes du commandement échappèrent à ses mains paralysées, jusqu'à ce que sous la pression terrible de la responsabilité, des tensions et des crises de la bataille, la volonté de victoire abandonnât l'âme du chef de guerre : À l'heure de la décision pour le destin du peuple allemand, son chef de guerre s'effondra complètement psychologiquement et physiquement.