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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/203

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On assiste en spectateur à tout ce qui leur arrive, n’ayant aucun droit sur eux et ne pouvant pas conjurer le mal qui les menace. Oui, elle se marie, et je suis plus triste que s’il était question de ses funérailles. Je ne reste pourtant jamais étranger aux joies de la famille. Mais c’est qu’en vérité, au jour d’aujourd’hui, les fiancés font de singulières figures. De mon temps, qui disait amoureux disait joyeux ; maintenant, le contraire c’est le genre. Cette union rétablit la fortune de mon pauvre maître, fortune bien compromise, hélas ! Aussi est-il dans la joie. Allons, voici encore des invités. Le cortége est parti depuis une heure. Ils sont en retard, malgré les chemins de fer. Quelle pitié que ces inventions-là !



Scène II.


BAZIN, CHAMPMAILLY, GAMBIER, VAULUCHET. (Ils portent chacun une petite valise et une couverture attachée par une courroie.)


BAZIN.

Que demandent ces messieurs ?

GAMBIER.

Enfin, voici une figure humaine. Imaginez-vous, mon brave homme, que nous sommes entrés par les jardins.

CHAMPMAILLY.

Et comme ils sont immenses, nous avons failli nous perdre.

VAULUCHET.

C’est concevable, quand on ne connaît pas le chemin.

BAZIN.

Ces messieurs sont sans doute invités à la noce ?…