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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/204

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GAMBIER.

Mais oui, et nous venons de Paris à Marseille pour y assister.

BAZIN.

Sauf votre respect, messieurs, je dois vous dire que vous ne verrez pas la cérémonie.

CHAMPMAILLY.

Comment, ils sont partis ?

VAULUCHET.

Déjà ?

BAZIN.

Il est onze heures et demie.

GAMBIER.

Ah çà ! mais à Marseille les mariées ne sont donc pas toujours en retard ? J’avais compté sur la longueur de la toilette, sur les mille péripéties d’un pareil jour.

BAZIN.

Sauf votre respect, monsieur, vous êtes venu par le chemin de fer ?

VAULUCHET.

Et comment, diantre, voulez-vous qu’on vienne ?

BAZIN.

Hélas ! messieurs, j’ai l’air d’un vieux fou, d’un radoteur, mais avec vos chemins de fer on n’arrive jamais.

CHAMPMAILLY.

Ah ! le fait est que nous avons eu bien des arrêts, pour de l’eau, pour du charbon, que sais-je ? Mais avec la diligence c’était bien autre chose.

BAZIN.

Faites excuse, monsieur ; avec la diligence on se préparait à l’avance, on retenait sa place, on faisait sa malle la veille et on n’oubliait jamais l’heure du départ. Au jour d’aujour-