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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/205

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d’hui, on s’apprête au dernier moment, le train est parti, et on n’arrive pas… C’est le genre.

GAMBIER.

Dites donc, mon brave homme, est-ce que vous n’avez jamais été en chemin de fer ?

BAZIN.

Dieu m’en préserve ! monsieur ; la prudence n’est pas défendue, et bien que je sois à la fin de ma carrière, je ne désire pas hâter ma dernière heure.

VAULUCHET, à part.

Peste soit du bavard. (Haut.) Dites donc, messieurs, au lieu de poursuivre une conversation interminable, nous ferions mieux de demander une chambre afin de passer un habit pour nous rendre à l’église.

GAMBIER.

Vauluchet a raison. Moi, d’abord, j’aime voir marier. Eh bien, mon ami, pouvez-vous disposer d’une chambre ?

BAZIN.

Ah ! messieurs, en ce moment je ne saurais vous répondre, malgré tout le respect que je vous dois. La maison est en tumulte, je suis obligé de surveiller tout. Ah ! messieurs, il faut une tête, voyez-vous, une tête ! La mienne est déjà fendue.

VAULUCHET, à part.

Le fait est qu’il a un petit air fêlé.

CHAMPMAILLY.

Eh bien, mais puisque la maison est déserte, nous allons nous accommoder ici. Il s’agit de passer un habit et de mettre une cravate.

BAZIN, solennel.

Du moment que la décence est respectée, messieurs, vous pouvez rester dans ce salon. Au retour de mes maîtres, je