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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/25

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BAPTISTE, les tirant de sa poche et les flairant l’une après l’autre.

Dieu ! que ça sent donc bon, que ça sent donc bon ! Ah ! la drôle de chose, elles ont la même odeur ! je crois que c’est de la vanille. Ah ! ah ! trois femmes à la vanille !

CÉLINE, sentant.

Mais, non, imbécile, c’est de la verveine. (Regardant.) Ah ! le niais, qui n’a pas vu que c’était la même écriture. Ces lettres sont de la même personne.

BAPTISTE.

Eh bien, j’aimerais mieux, à la place de monsieur le vicomte, que ce soient trois femmes différentes.

CÉLINE.

Voyez-vous, le mauvais sujet !

CÉLESTIN.

Trois lettres dans la même journée ! On ne l’appellera pas chiche de papier, celle-là, par exemple.

BAPTISTE.

Et quand je pense que monsieur le président veut donner sa fille à son neveu. Quelle drôle d’idée !

CÉLINE.

Eh bien, moi, je vois plus clair que vous. Je suis bien sûre qu’il n’épousera pas mademoiselle.

TOUS.

Pourquoi ?

CÉLINE.

D’abord, c’est que mademoiselle n’aime pas du tout son cousin.

BAPTISTE.

Vous avez donc ses confidences ?

CÉLINE.

Pas précisément, mais je devine. (Avec emphase.) Ce n’est pas l’homme qu’elle rêve.