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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/370

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allez l’accepter à l’instant, et demain nous partirons pour l’Allemagne.

HONORÉ, à part.

Oui, j’aime mieux l’Allemagne que… (Haut.) Soit, j’y consens.

ÉLISE, à part.

Ô bonheur ! (Haut) En annonçant cette nouvelle, j’aurai le sourire sur les lèvres, de façon que personne ne pourra soupçonner un regret.

HONORÉ.

Ainsi, Élise, vous n’êtes pas coupable ?

ÉLISE.

Puis-je mieux vous le prouver ? écrivez au ministre. (Honoré s’assied et écrit.) Je pense, monsieur, qu’à défaut d’affection, vous me devez votre estime.

HONORÉ, pliant la lettre.

Sans doute, puisque c’est le seul sentiment auquel vous attachiez de l’importance ; car en me suivant, Élise, vous laissez ici la plus noble partie de vous-même.

ÉLISE.

Et ne laissez-vous rien à madame de Cercey ?

HONORÉ, haussant les épaules.

Ah !

ÉLISE, à part.

Je respire. (Haut) Je vous demande encore une chose indispensable, de serrer la main d’Armand devant la baronne.

HONORÉ, vivement.

Oh ! je n’y consentirai jamais.

ÉLISE.

Mais souvenez-vous donc que votre honneur en dépend, et qu’une rupture entre vous et lui, avant votre départ, donnerait créance aux plus fâcheuses interprétations.