Page:Des Érables - La guerre de Russie, aventures d'un soldat de la Grande Armée, c1896.djvu/107

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regardai longtemps, espérant qu’il allait m’envoyer un dernier signe d’adieu. Il disparut sans m’avoir donné cette joie.

Que se passait-il dans ce cœur ulcéré ? Je priai le bon Dieu de lui rendre au centuple tout le bien qu’il m’avait fait.

Jamais je ne revis le brave homme qui me sauva des mains de mes bourreaux et à qui je dois en grande partie d’avoir revu mon pays. Mais longtemps après j’entendis raconter l’histoire d’un soldat russe, qui, lors de l’Invasion, en 1815, mit le feu à la maison d’un habitant de B…, et déclara en très-bon flamand qu’il avait fait cela pour se venger. Personne cependant ne put me dire son nom et toutes mes démarches n’amenèrent d’autre résultat que de me faire découvrir certains documents dont mon petit-fils par alliance, Jean des Érables, saura sans doute profiter pour l’amusement de ses lecteurs.