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S’épuisa lentement sous des chefs énervés
Dans le fond du sérail mollement élevés.
Il aperçut le Maure exilé d’Ibérie,
Cherchant de ville en ville une ombre de patrie ;
Sa flotte en combattant sous les eaux s’abîma ;
Bouclier de la foi, Sobieski décima
Ses troupes sans valeur à périr condamnées :
Grandi de siècle en siècle, il tomba par années.
Une aigle vers le nord, à l’est un léopard
De l’Orient caduc prirent chacun leur part.
Mais ce monde ignorant, c’était peu de le vaincre :
Il fallait l’éclairer, il fallait le convaincre.

Un jeune capitaine, aux champs de Sésostris.
Voulut suivre les pas du héros de Tunis.
Ce guerrier ne sut point quelle vaste épopée
Il devait accomplir par la voix et l’épée ;
Mais il crut n’écouter qu’une secrète ardeur,
N’obéir qu’au transport dont bouillonnait son âme :
Le soleil sait-il bien pour qui brille la flamme
Que d’un de ses regards alluma le Seigneur ?

Terre des Pharaons, c’est de toi qu’il s’empare ;