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Les clefs de l’Orient sont déjà dans sa main,
Et vainqueur chaque jour, chaque nuit il prépare
La victoire du lendemain.

Mettant la confiance au cœur des plus timides
Quand la foule ennemie accourt de tous les points,
Il montre en souriant le front des Pyramides,
De son duel immense immobiles témoins !

L’Orient cède au chef que Dieu voulut élire ;
La nomade tribu salue avec délire
Cet astre européen à ses regards offert,
Et Médine a crié d’un accent lamentable :
« Quel est ce lion redoutable
« Qui n’est pas venu du désert ? »

Le héros n’est plus là : vers un autre rivage
L’emporte son destin, impétueux orage ;
Mais son pied sur le sable a laissé pour toujours
Les vestiges de son passage,
Sa main a fécondé ce sol des anciens jours.

Un vieillard, dominant l’Égypte rajeunie,
Doit recueillir bientôt la moisson du génie.