Page:Des Essarts - Les Voyages de l’esprit, 1869.djvu/188

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à deux pas de la rue d’Ulm, sur un vaste terrain aujourd’hui transformé en rue. Que de fois, par les bonnes et longues soirées de l’École Normale, avonsnous promené nos regards avides sur ces espaces sacrés comme pour y surprendre la trace de ce passage glorieux !

Étrange et prodigieux enfant que ce Victor, qui, en se jouant, apprenait le latin à huit ans pour le savoir à onze, comme un élève de rhétorique, s’énamourait des moindres arbres et des moindres fleurs avec une curiosité instinctive de tout ce qui est la nature, et qui, toujours en quête d’insectes ou d’animaux fabuleux, avait sans cesse les yeux aux aguets, l’imagination en éveil ! Cependant, à un tournant de chapitre, nous voici bien loin des Feuillantines. Le décor change, et, cette fois, ce n’est plus l’Italie, c’est l’Espagne qui s’offre à ces jeunes regards ivres de lumière. Appelés par le général, Mme Hugo et ses enfants se mettent en route à travers le pays basque. Nous recommandons l’amusant récit de ce voyage, si pittoresque en lui-même et relevé par de perpétuelles inquiétudes.

a C’était toute une caravane qui partait… L’escorte était formée de 1, 503 fantassins, de 300 chevaux et des canons. Des deux côtés des voitures, marchaient les troupes. Parmi les cavaliers, on distinguait un groupe d’une vingtaine de jeunes gens, drapés dans de grands manteaux, coiffés de chapeaux à larges bords et l’épée au côté. Ces Almaviva étaient de simples auditeurs au Conseil d’État que l’empereur envoyait à son frère. Dans cette cavalcade caracolait le duc de Broglie. »