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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/123

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confondu avec l’enfant, où le père prie aux côtés de son fils, où la jeune mère tient entre ses mains le nouveau-né qui fait tout à la fois son affliction et son bonheur. Et qu’est-ce donc quand vous pénétrez dans l’intérieur de la chapelle et ne voyez tout autour de vous que des marques de la plus attendrissante ferveur ? Ici, un vieux pâtre priant dans un recueillement digne des premiers temps du christianisme ; là, une épouse inquiète sur le sort du seul soutien de sa famille ; là encore, une fille de Dieu, une sainte sœur de la Charité tout entière à l’ineffable espoir de ses divines aspirations ; plus loin enfin, sous l’ombre du pilier, une belle et pure jeune fille demandant avec effroi à la Vierge le secret des agitations de son cœur. À les contempler, l’esprit se perd dans des rêves étranges. Pour ma part il me reste, d’une visite que j’y fis un certain soir à pareille époque, un souvenir dont le temps ne saurait effacer les traces.

Sauf la lueur vacillante de quelques cierges brûlant encore çà et là, l’église était plongée dans cette demi-obscurité fantastique des vieilles cathédrales ; une ombre mystérieuse s’épaississait sous les voûtes ; un silence de mort avait succédé à la fiévreuse agitation de la journée. On n’entendait plus que le pas traînant des derniers fidèles et, de temps à autre, que le bruit du vent sifflant à tra-