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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/236

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l’enivrement de ses caresses ardentes, à travers la douce nonchalance de ses enlacements lascifs, elle lui semblait une figure du Titien, animée par le souffle d’un démon. L’Italie avec ses baisers qui brûlent, l’Orient avec ses parfums qui alanguissent ne lui paraissaient pas avoir jamais pu enfanter voluptés plus grandes que celles qui lui inondaient l’âme lorsqu’il la voyait étaler sans le savoir dans le désordre de sa toilette, dans la mollesse de ses attitudes, les luxurieuses séductions que Venise enseigne à ses femmes. Quand elle se présentait à lui, inondée de cheveux, dorée de lumière, dardant sur lui la fascinante magie de ses grands yeux noirs, je ne sais quel soudain éblouissement s’emparait de lui. Il ne se possédait plus, tant elle lui jetait au cœur toutes les tyrannies de l’amour.

Dès que la comtesse avait eu la certitude de son malheur, une horrible résolution s’était tout d’abord glissée dans son âme avec la précipitation de la foudre, et dès le lendemain même, elle se dirigeait vers la demeure de celle qu’elle détestait tant, dans le quartier maudit des Bohèmes et des Cagots.

Arrivée dans une rue étroite, obscure, tortueuse, tout humide, toute sale, une de ces rues fantastiques telles que la Cité de Paris en possé-