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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/264

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colosses. Sur sa cime resplendissante de glaciers se dresse un obélisque de granit, c’est le pic de Nethon : nul mortel n’a encore pu le gravir. C’est là que les bergers ont souvent vu un génie infernal, qui affectionne d’autant plus ce lieu que les hommes ne peuvent y venir troubler son sabbat, appeler les tempêtes et jeter sur les plaines les ouragans, la foudre, des torrents de pluie et de grêle. Ce génie, c’est Avéranus, Dunsion, Agecon, Boccus, que, dans les temps antiques, les Ibères et les Celtes de ces montagnes adoraient et que les autres révèrent encore. De nos jours, la science a retrouvé les autels de ces dieux au pied des monts d’Avéron, de Boucron et de Bassone. Non loin de cette partie des Pyrénées, au fond de la vallée de Baronne, d’où parvient le tribut des eaux qui la fécondent dans cette autre vallée qu’arrose la Garonne, s’élancent les Peyros-Marmés. Là fut creusée jadis une enceinte dont les autels subsistent encore aujourd’hui et sont de la part du peuple l’objet d’une vénération particulière. Les habitants ne passent pas devant ces monuments sans couper une branche d’arbre et la jeter en offrande aux génies de ces lieux.