fois la foudre frapper l’incrédule ; à défaut de tonnerre, des feux, sous ses pas, sortent de terre, l’entourent et le consument.
La fontaine de la Bertad — de la vérité — passe pour avoir, elle, une bien merveilleuse propriété, celle d’indiquer aux amants si leur fiancée a conservé son innocence… La coupe enchantée de l’Arioste, vous le voyez, ne lui saurait être comparable.
Voici comment les choses se passent :
On commence par dérober à la jeune fille l’épingle qui attache sa collerette, en ayant soin de ne se point tromper d’endroit, sous peine de voir manquer l’épreuve. Pourquoi celle-là plutôt qu’une autre ? c’est ce que la légende ne dit point. Peut-être est-ce, — ainsi que le fait assez judicieusement remarquer un commentateur, — parce que cette épingle est la plus voisine du cœur ; en tout cas, cette explication en vaut bien une autre. Muni de l’heureuse épingle, l’amant se rend à la fontaine et la pose doucement à la surface de l’eau. Il ne faut pas que la main tremble, car alors il pourrait enfoncer l’épingle, et, si l’épingle s’enfonce, trois fois malheur ! la jeune fille pourra faire