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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/276

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breux troupeaux sur les montagnes voisines, des moissons abondantes, sont la récompense des habitants de la chaumière où elles sont reçues avec un amour fidèle et un faste rustique. Les désirs les plus secrets des jeunes filles des hameaux, connus des Fées, en sont aussitôt exaucés, si leurs mains blanchettes ont soigneusement préparé le lait pur de leurs vaches et le pain blanc dont elles aiment à recevoir l’hommage. De nombreuses infortunes viendront au contraire s’accumuler sur ceux qui ne leur rendront pas un culte digne d’elles. Un affreux incendie consumera leurs demeures ; les loups dévoreront leurs troupeaux qui paissent sur le mont Sacou ou dans les prairies d’Iaourt et d’Érechède ; la grêle brisera leurs épis jaunissants, et leurs fils aînés s’en iront mourir bien loin du toit paternel.

« Les Fées de ces montagnes, et partout où il y a des Fées, presque tout le monde connaît leur goût et leur amour, choisissent pour demeure les fontaines les plus limpides. Mais ici elles ne se contentent pas d’une volupté stérile ; elles entretiennent la chaleur bienfaisante des eaux thermales. On les voit guider de légères nacelles aux flancs bleus, à la poupe couverte de lames d’or, sur le beau lac d’Estoin, qu’environnent les monts de Solibiran, de Poey-Moron et de Mège. Lorsqu’elles