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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/277

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veulent protéger les habitants des eaux, souvent elles prennent des formes monstrueuses pour épouvanter les pêcheurs qui jettent leurs filets dans les lacs d’Ovat et d’Omar.

« On raconte qu’une fois Hérodiade, qui parcourait les monts de Néouvielle, aperçut sur le lac d’Ovat l’élégante gondole des fées d’Ancizan. Elle leur demanda de s’y asseoir près d’elles. Sa taille gigantesque et ses traits inspiraient l’effroi. Les fées refusèrent une si terrible compagne : furieuse alors, elle arracha d’énormes morceaux de granit des flancs de la montagne et les lança dans le lac où ils se voient encore sous leurs poids. La barque fut engloutie dans les ondes un instant troublées ; mais Hérodiade ne put atteindre les fées, qui, pour se sauver plus promptement, prirent la forme de biches, et se cachèrent dans les vastes grottes de Cébiran. Hérodiade, dont le nom indique sans doute une tradition chrétienne, figure souvent dans les récits fantastiques qui se redisent d’âge en âge, près du vaste foyer, durant les longues soirées d’hiver.

« Bensozia, elle, est une inspiration de l’antique Vénus des Pyrénées, dont le temple s’élevait jadis sur ce beau promontoire qui domine la Méditerranée. Ses longs cheveux blonds, tressés et relevés avec la grâce hellénique, supportent un diadème