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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/288

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soupir, s’évanouit aussitôt sous les yeux de son époux atterré…

Quand vint le soir, un affreux orage s’abattit sur la vallée, entraînant toutes les moissons dans sa marche dévastatrice. Seul, l’époux de la pauvre fée eut les siennes préservées, grâce aux ordres de celle dont il avait, il le comprit seulement alors — trop tard hélas ! — si cruellement méconnu toute la rare prudence.

Vainement depuis passa-t-il ses jours et ses nuits à la redemander aux échos de la montagne, oncques il ne la devait revoir….. Si pourtant….. ! une fois encore, mais ce devait être la dernière.

Chaque matin, en effet, avant l’aube, la malheureuse mère, si douloureusement séparée tout à coup des chers enfants de ses adorations, les revenait voir en secret et baiser au front dans leurs berceaux. Pour elle, c’était un plaisir sans égal de peigner les longs cheveux d’or de ces petits anges, et de les parer avec cet art exquis dont les mères ont seules le secret.

Vainement le père, justement étonné de toujours voir ses enfants ainsi parés avec une surprenante recherche, interrogea-t-il ces petites créatures ; pas une ne voulut trahir le secret qu’une mère adorée leur avait fait promettre de bien garder. Or, voici ce qu’il advint alors.