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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/67

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précieux gage de ta tendresse, doux rosaire d’amour qui ne me quittera plus.


II

Vous vous êtes trouvé peut-être un jour dans la cruelle nécessité de vous séparer d’un être à qui vous aviez consacré tout votre amour, être chéri, qui faisait doux et embaumé sous vos pas ce chemin de la vie que Dieu a fait si difficile et si rude ; alors obligé de continuer votre route, seul, vous avez été pris d’un défaillement étrange ; la terre semblait se refuser à vos pas chancelants, vous auriez voulu retourner en arrière, voir, au prix de tout votre avenir, ne fût-ce qu’une heure, cette divine apparition d’hier ; impossible ! La loi de la Fatalité posait sa main sur votre épaule et vous disait : marche !… Et vous marchiez toujours, mais faible comme un homme qui sort d’un rêve et qui n’a pas bien conscience de ses actions présentes.

Ainsi marchait Karl.

Les douces clartés de l’espérance n’illuminaient plus ses yeux.

Il rêvait tristement au bonheur passé, frêle songe qui l’avait fui ; il pensait à Thérésa qu’il ne