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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/70

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Quand tu m’es apparue, il m’a semblé que Dieu avait détaché un des anges de sa cohorte céleste pour l’envoyer parer cette contrée ; Thérésa, tu es belle, mais pauvre ; moi, je suis riche et je t’aime ; veux-tu parer ma richesse de l’éclat de ta beauté ? veux-tu enorgueillir mon front du baiser nuptial de ta bouche rosée ? Thérésa, ton promis Karl ne reviendra pas ! »

Et Thérésa répondait à tous :

« Je lui ai donné ma parole ; il n’est pas venu me la rendre, et je l’aime toujours ; et puis quelque chose là — et elle montrait son cœur — me dit qu’il respire encore. Quoique je fusse plus pauvre que lui, il n’a pas craint d’affronter ma misère en m’offrant sa main ; je l’aimerai toujours ! »

De méchantes gens firent courir le bruit que Karl était mort sur le champ de bataille…..

Thérésa, plus triste que jamais, pria nuit et jour pour son bien-aimé…..

« Je n’avais, mon Dieu, murmurait-elle tout bas, qu’une joie au monde, l’espoir de le voir revenir un jour ; tu me l’as retirée : que ta volonté soit bénie ! »

Et elle versait les larmes de sang du désespoir sur le précieux rosaire d’amour que lui avait donné son doux ami, au moment de partir…..

Quelque temps après, Karl revenait au pays le