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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/71

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cœur tour à tour agité par la crainte et par l’espérance.

« Mon Dieu ! disait-il en lui-même, me la rendras-tu pure comme je l’ai laissée ? le souffle corrompu des mauvais esprits n’aura-t-il pas terni la blancheur de son âme ? Ma Thérésa, ma bien-aimée, ma vie, m’aimes-tu toujours ? »

Avant même que de rentrer chez lui, il fut droit à la demeure de Thérésa.

La porte en était ouverte ; il entra, courut, rapide, vers la chambre où avait eu lieu son dernier entretien d’amour, la chambre aimée de Thérésa, sa voisine et plus tard son amie….. elle était vide !

Éperdu, il s’élança dans le jardin, parcourut ces mêmes allées où il s’était promené si souvent avec elle ; les allées étaient désertes et défleuries !…..

Il appelle alors….. mais rien ne répond à sa voix !

Désespéré, il s’élance au dehors, la tête en feu, court à la montagne sans trop même savoir où le délire le mène, gravit le roc qui dresse devant lui ses aspérités grises, arrive jusqu’au sommet de la roche où se trouve l’humble chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours, et là que voit-il ?….. Thérésa ! sa Thérésa bien-aimée ! — Le voile du doute ombrage son regard. Il n’en peut croire ses yeux… Et, pourtant, c’est bien elle… elle est là, seule,