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Page:Des Murs - Oiseaux de proies nocturnes ou strigidés, 1864.djvu/9

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LES TROIS RÈGNES DE LA NATURE
lectures d’histoire naturelle.

31 Novembre 1864.
No 53. — 15 centimes.

Ce Recueil paraît une fois par semaine. — On s’abonne à Paris, à la Librairie L. Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, No 77. Les abonnements se prennent du 1er de chaque mois. — Paris, six mois, 4 fr. ; un an, 8 fr. : — Départements, six mois, 5 fr. ; un an, 10 fr.

Suite des Oiseaux de proie nocturnes. — L’Effraie, utilité de cet oiseau. — Table des matières. — Table des figures par ordre alphabétique.

« Sur les ruines d’un vieil édifice auquel se rattachaient des traditions historiques, je fis élever une tour carrée, large d’environ quatre pieds, et fixai dans la maçonnerie un gros chêne dépouillé de son feuillage. D’énormes masses de lierre recouvrent maintenant cette construction. Un mois environ après que l’ouvrage était terminé, un couple d’Effraies vint y établir son domicile. Je menaçai d’étrangler le garde-chasse, si désormais il s’avisait de molester ces oiseaux, et j’assurai la ménagère que je prenais sur moi-même la responsabilité de toutes les maladies, de tous les sorts et de toutes les catastrophes que les nouveaux locataires pourraient 1. — Chouette rousse. Strix rufa. Gould. T. 0m 26. Australie. 2. — Chouette hulotte. Strix aluco. Linné. T. 0m 40. Europe.
3. — Chouette chevêchette. Strix passerina. Linné. T. 0m 47. Europe.
attirer sur les habitants du village. Elle fit une profonde révérence comme pour dire : « Monsieur, je me soumets à votre volonté et à votre bon plaisir ; » mais je lus dans ses yeux qu’elle s’attendait à des choses terribles et monstrueuses. Dans sa pensée, tous les fléaux allaient fondre sur nos terres. Je ne crois pas que depuis ce jour-là jusqu’à la mort de la vieille, qui arriva pour elle à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans, elle ait jamais regardé avec plaisir les Effraies volant sur les sycomores qui croissaient près de la vieille tour en ruine. Lorsque je vis que le premier essai avait si bien réussi, je formai d’autres établissements. Cette année 1836, j’ai eu quatre couvées, et j’ai la confiance d’en obtenir neuf l’été prochain. Ce sera là un bel accroissement, et mes élèves seront à même de prendre la place des Chouettes, qui, dans mon voisinage, sont encore condamnées à mort par la cruauté et la superstition. Nous pouvons maintenant avoir toujours l’œil sur les Chouettes dans leur habitation sur la vieille porte en ruine, de quelque côté que nous choisissions notre point de vue. Sur cette ruine est fixée une perche située à environ un pied du trou dans lequel entrent les Effraies. Quelquefois, au milieu du jour, lorsque le temps est couvert, vous pourriez voir sur ce belvédère une