Page:Des Roches - Les Missives.pdf/24

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(Monsieur) avez faitz pour moy à la Deesse Angerone, qui m’ont servi de panacee, dont je vous remercie humblement.

16.


JE suis en doute (Monsieur) si je vous presente ma lettre, ou si je la vous envoye, estant ce gentil-homme (present porteur) le plus proche parent que j’aye en ce monde, & que je tiens comme un autre moy-mesmes. Or sçachant le singulier plaisir que vous prenez à bien faire, je supplie humblement vos graces avoir soucy de luy, & memoire de moy, qui saluë vos excellentes Muses en toute humilité.

17.


LEs singulieres vertus dont vous estes orné avec les divines graces, qui reluisent en vos escrits, font qu’ayant leu ceux qu’il vous plaist m’envoyer, je desire de voir encor ceux que vous escrivez aux autres : & lisant les lettres que vous adressez à Monsieur vostre cousin, je voy un suoospeçon contre moy qui est presque en forme de plainte. Vous desirez que pour une missive de Sparte on vous responde une Iliade. Je sçay que le pris de vos paroles pleines de sens & de raison, ne peut recevoir par les lignes de ma main eschange de telle valeur. Mais c’est à Dieu seul d’exercer tousjours la geometrie : je suy l’ancienne loy qui commandoit de donner œil pour œil, dent pour dent. Je vous en rends une pour une. Aussi ne pouvois-je croire que vous pratiquant en la Jurisprudence voulus-