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BETTY PETITE FILLE


plus gironde que la patronne qui commence à péter de partout !

Betty fronça le sourcil, elle possédait une haute opinion de la valeur maternelle.

— T’as encore que cent francs, et t’faudra rudement encore t’mettre sur les fesses pour t’payer seulement une robe comme celle que t’as su’l’dos !

Cette réflexion sage calma un peu l’emballement de la fille, elle redevint aimable, jugeant qu’elle avait besoin de l’aide et des conseils de la gamine. Bienveillante elle se laissa aller à de brèves confidences qui de nouveau enflammèrent l’imagination de Betty toujours aux abois.

Lorsque Léontine se fut réfugiée dans sa cuisine pour préparer le dîner du soir, elle courut s’enfermer dans sa chambrette, où la solitude lui était propice.

Pourtant quand Madame Cérisy rentra, elle la trouva souriante et placide, sans exubérance exagérée.

La bonne mère lui déposa un baiser sur le front et s’enquit comme de coutume :

— Tu t’es bien amusée ?

Elle eut un sourire finaud pour répondre :

— Mais oui’ p’tite mère !

Cependant il lui déplaisait d’être toujours traitée ainsi en petite fille, tandis qu’elle sentait en elle