Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
BETTY PETITE FILLE

Néanmoins elles s’installèrent et prirent une consommation de choix.

Jean apparut bientôt, fringant et vainqueur. Aussitôt il annonça avec un sourire ironique à l’intention de la fillette, que son compagnon de la veille, ne serait plus de la fête. Betty pinça les lèvres et ne répliqua point, sincèrement vexée de cette abstention qui semblait mépriser ses charmes.

Pour la dédommager, l’homme proposa :

— On va prendre un taxi et faire un tour à la campagne.

Léontine fit la moue, elle se demandait si cette façon de procéder lui vaudrait quand même cent francs. La fillette en revanche approuva avec exubérance. Un instant plus tard, nerveuse, elle se levait :

— Alors on part ?

Déjà, avec son énergie habituelle, elle prenait le commandement de la troupe. Dehors, elle héla un taxi et au chauffeur, péremptoirement, elle ordonna :

— Au Bois de Vincennes… on vous garde l’après-midi entière… il y a vingt francs de pourboire.

Jean amusé ne se rebella point, au reste, il avait des projets, qui lui permettaient quelques débours.