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BETTY PETITE FILLE


n’était point mécontente d’avoir encore ce soir-là, une occasion de se distraire. Elle aimait le monde, le luxe, où elle croyait briller par son charme, ses toilettes qui lui coûtaient tant d’efforts.

Betty se fit très belle, avec sa robe de satin glauque, décolletée en bateau et son cou ambré de petite brune cerclé de corail. Une fois prête, elle courut au salon rejoindre le vieillard et sauta sur ses genoux.

Elle n’avait plus peur, sachant sa mère proche, ses audaces furent donc plus précises, elle avait des gestes gavroches et des plaisanteries malicieuses.

Dans les glaces, elle épiait le parrain, cherchant à voir en lui un énervement qui en vérité n’existait pas.

Pourtant il ne luttait plus contre lui-même, ayant maintenant l’idée d’une possibilité peut-être prochaine.

Les poings aux hanches, elle circula par le salon, roulant de la croupe, ingénuement lascive.

Enfin, certaine de l’avoir allumé, elle se planta devant lui et rit très fort, le visage renversé en arrière, la poitrine tendue.

Brutalement, il l’attira contre lui et l’embrassa, comme d’ordinaire, sur les joues. Cette caresse avait cependant quelque chose de plus passionné,