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BETTY PETITE FILLE


ils se levèrent donc. Betty les paupières plissées, les examinait à la dérobée.

Debout le blondin lui parut plus beau encore, pincé dans le smoking cintré, ses longues mains blanches sortant des manchettes empesées. Le melon s’inclinait légèrement sur l’oreille, et tout autour du bord les cheveux soyeux bouclaient comme ceux d’un enfant.

Il l’attirait parce qu’il se rapprochait d’elle, n’étant pas le mâle brutal pour lequel instinctivement elle éprouvait encore de la répugnance. Ce gamin frêle c’était presque une amie de l’école avec en plus l’aspect extérieur de la virilité.

Ce fut sa bouche qu’elle considéra le plus longtemps et s’imagina avec un frémissement la douceur des baisers de ces lèvres sanguines.

Quand elle les vit s’éloigner, son cœur se serra, mais aussitôt elle se reprit à espérer. Le jeune homme, sur le point de franchir le seuil, s’était retourné et tout en la fixant avait murmuré quelques mots à l’oreille du chasseur.

Celui-ci sourit mystérieusement à la fillette et elle devina en lui un allié.

Un instant plus tard, habilement, elle laissait choir sa serviette. Le chasseur se précipita et la ramassa. Ils se frôlèrent à peine, pas un mot ne fut échangé entre eux mais lorsque l’homme