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BETTY PETITE FILLE


Le tout, de tons crus savamment juxtaposés.

Une jeune femme, en une pose alanguie, se tenait sur un divan bas. Les pieds étaient nus en des souliers de satin, un peignoir de soie rouille enveloppait le corps replet, se décolletant aux épaules, mais légèrement. Des grandes manches émergeaient des mains un peu fortes et surchargées de bagues. Sa chevelure était d’un blond doré, artistement échafaudée au-dessus du visage outrageusement fardé.

Betty eut un recul, il lui semblait que cette belle dame était le blondin de la veille. Elle s’expliqua :

— Ce doit être sa sœur !

L’autre la salua d’un ton charmant :

— Bonjour, chère amie, asseyez-vous donc près de moi.

Se tournant vers l’éphèbe :

— Max, mon amour, viens aussi près de moi…

Il se pencha l’embrassa aux lèvres :

— Ma chérie !

Betty fut dominée par ces expansions amoureuses, elle s’en moqua même un peu :

— Ce sont des jeunes mariés.

Elle sut aussitôt que la belle dame s’appelait Charlotte, cela aussi lui sembla ridicule, à notre époque d’électricité on ne s’appelle plus Charlotte.