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BETTY PETITE FILLE

Il proposa :

— Vous voulez bien accepter une tasse de thé chez nous ?

Elle défaillit : elle savait que c’était ainsi que les choses se passaient d’ordinaire. On offre une tasse de thé et on prend le reste. Ce fut uniquement la crainte du ridicule qui l’empêcha de se dédire ; elle acquiesça d’un signe de tête et ils partirent sans hâte, d’un pas mesuré.

Tout en marchant, elle remarqua qu’il portait à l’index droit une jolie topaze, à l’index gauche une opale irisée. Elle ne s’étonna point, toutes les extravagances, lui paraissaient aussitôt une manifestation du beau, la simplicité n’avait sur elle aucune prise, elle la considérait comme méprisable.

Ils allèrent ainsi, jusqu’à la rue Roquépine où le couple avait un minuscule logement.

Assurément depuis sa rencontre avec l’éphèbe, elle passait d’un enchantement à un autre.

L’antichambre de l’appartement ressemblait au boudoir de sa mère, toute tendue de soie verte, dans un tout petit coin, un meuble informe, tenant du guéridon renversé, servait à poser les chapeaux.

Émue, le sang aux joues, elle pénétra au salon. Là, pas un morceau de bois n’était visible, ce n’était que satin scintillant et panne mousseuse.

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