Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
BETTY PETITE FILLE


comprenait plus rien, et Charlotte se tordait de rire, amusée par l’ahurissement candide de la gamine. Max, avec plus de discrétion, daigna partager son hilarité.

Ils recommencèrent à boire du thé très sucré, ils grignotèrent quelques biscuits.

À Charlotte, Max disait :

— Ma chère !… Voyons ma chère ! Mais non ma chère !

Betty s’enfonçait de plus en plus dans le gouffre de l’incompréhension.

L’autre câline, la prit dans ses bras et la berça, avec toute la douceur d’une femme. Elle sut calmer son émoi, usant d’une diplomatie bien féminine.

Max ne parut point jaloux, il ricanait doucement, admirant la candeur de la fillette qui se laissait entraîner sans réaction dans les méandres du vice.

De son côté, elle oubliait cette présence importune, n’ayant pas accoutumé de discerner le bien du mal, et ne considérant que sa satisfaction momentanée.

De plus en plus, elle aspirait à la chute définitive, ses craintes, ses répugnances, s’évanouissaient lentement, auprès de ces hommes qui étaient si peu hommes.