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Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/173

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BETTY PETITE FILLE

Elle ne s’étonna bientôt plus de leur manège hétéroclite, acquérant subitement l’expérience de toutes les turpitudes humaines et les deux autres s’acharnaient à la dépraver peu à peu, par surprises successives.

Admirablement préparée, elle en arriva au même degré de sans-gêne, de mépris pour tout ce qui n’était point bizarre, sortant de l’ordinaire.

Certes, elle apprit de nombreuses choses, elle perfectionna en deux heures, sa science de l’amour, plus qu’elle l’avait fait en six mois.

Max qui s’était retiré dans la chambre à coucher, revint en pyjama de soie bleu pâle bordé d’écarlate. Ainsi, il lui parut suprêmement élégant. Il était pieds nus dans des babouches de peau souple.

Charlotte le considéra avec passion et l’attira dans ses bras pour l’embrasser follement.

De mauvaise humeur, il se dégagea :

— Ma chère, tu me décoiffes !

Et de ses deux mains blanches, il rabattit en arrière la toison brune qui était descendue sur ses yeux.

L’autre eut une larme au bord des cils :

— Comme tu es méchant aujourd’hui, mon chéri !

Il haussa les épaules, semblant dire : c’est ainsi, je n’y puis rien.