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Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/177

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BETTY PETITE FILLE


plus calme, plus puérile encore que de coutume. Ayant conscience d’avoir péché, elle outrait son hypocrisie par souci d’un juste équilibre.

Elle avait mis la table comme une sage petite femme de ménage. Le peignoir et les pantoufles maternelles étaient préparés dans la chambre à coucher.

La bonne mère fut touchée, émue. Protectrice elle demanda.

— Et qu’as-tu fait cet après-midi, ma pauvre enfant ?

Betty la regarda bien en face pour affirmer :

— Je me suis amusée ici… J’ai terminé mes devoirs et ai relu un livre de la bibliothèque rose…

Madame Cérisy l’étreignit avec fougue :

— Chérie, va !

Avec une enfant si dépourvue de malice, elle n’avait certes aucune inquiétude à conserver. Et puis sa fille lui disait tout, elle n’était pas menteuse, assurément elle n’aurait su garder un secret pour sa mère.

Quand on pense qu’il existe des parents dont la progéniture est composée de minuscules démons ! Grands dieux, Madame Cérisy pouvait remercier le ciel de lui avoir évité pareil malheur.

Ainsi l’absence d’une domestique n’était trop pénible, le ménage était suffisamment entretenu