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BETTY PETITE FILLE


tous deux l’embrassèrent goulûment sur la bouche, avec la secrète pensée de laisser en elle un énervement difficile à apaiser.

Elle ne sut si elle devait dire Monsieur ou Madame et s’en tira en susurrant « Charlotte ».

Elle fut récompensée par un nouveau baiser savant et la belle dépouillée de perruque recommanda :

— Tu reviendras voir ta petite amie, ma chérie.

Sincèrement, elle promit, reconnaissant en elle-même qu’elle s’était complue en ce vice étrange, dans cette atmosphère empestée d’une perversion naïve.

Ce fut le cœur bondissant dans sa poitrine qu’elle descendit l’escalier et se retrouva dans la rue Roquépine. Très vite elle s’éloigna, n’osant regarder derrière elle. Mais de nouveau sur le boulevard, elle ralentit le pas et essaya de rassembler ses idées.

Elle n’arrivait qu’à la constatation des difficultés insurmontables qu’elle éprouvait à perdre une fleur virginale à laquelle assurément elle ne tenait plus. Un peu plus dépravée moralement, elle sortait de cette entrevue, physiquement pure, avec au fond d’elle-même, l’impatience de goûter aux caresses viriles.

Quand Madame Cérisy rentra, elle la trouva