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BETTY PETITE FILLE


leurs pensées, tous leurs actes, n’avaient que la sensualité pour but.

Leur intimité s’accrut ce jour-là d’une façon considérable, une sorte d’affection pour la fillette ingénue, naquit dans le cœur de Charlotte.

Betty le lui rendait mieux, n’ignorant plus maintenant qu’elle n’était autre que le blondin tant admiré chez Chlod. Et cette fleur virginale, qui pesait tant à son impatience sensuelle, elle espérait encore l’offrir en holocauste à celui qui avait été l’objet d’un premier amour. Malheureusement, celui-ci n’y tenait guère ; mieux, il s’y refusait avec des gestes de dégoût et des grimaces méprisantes. En vérité chez lui, ces sentiments étaient factices, il jouait la comédie innocemment, persuadé sincèrement devoir être ainsi, ayant choisi l’état féminin.

L’été avançait, madame Cérisy dont les appas étaient puissants, commençait à souffrir de la chaleur. Elle sortit moins, en attendant l’heure de gagner une plage mondaine où son séjour serait réglé par les tapissiers en commun.

Pour l’instant, elle se contentait de demeurer au logis, aux heures d’inactivité. Ces nouvelles habitudes déplurent naturellement à Betty, la privant de la sainte liberté, qui lui avait si souvent permis de s’essayer à des extravagances. En outre Madame