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BETTY PETITE FILLE


Cérisy, s’était mis dans la tête de devenir bonne mère. Elle apprit à sa fille, à faire de la « frivolité ».

Betty trépignait de rage et d’exaspération n’ayant plus la possibilité de retrouver les éphèbes.

Mais de l’autre côté de la barricade, c’est-à-dire chez Max et Charlotte, il y eut de l’inquiétude. Avec leur sensiblerie naturelle, les deux amis s’étaient pris d’amitié pour la fillette. Ils la crurent malade et Charlotte jugea de son devoir d’aller prendre de ses nouvelles.

Or un jour, après déjeuner Madame Cérisy avait fait une petite sieste, à cause de sa digestion qui commençait à être laborieuse. Soudain elle fut réveillée par un coup de sonnette brutal.

— Qui peut bien venir me voir à cette heure ? se demanda-t-elle avec angoisse. Et d’une main tremblante elle rajusta les frisons de ses tempes.

Mais Betty qui rageait dans sa chambre, se garda tranquillement d’aller ouvrir. Elle croyait à la visite d’un tapissier et s’en désintéressait avec dédain.

Madame Cérisy fut donc contrainte de se déranger, et la porte ouverte se vit confrontée avec une jeune femme honteusement fardée.

La dame en souriant doucement expliqua :

— Je suis une amie d’une amie d’école de Mademoiselle Betty.