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BETTY PETITE FILLE

La bonne mère eut une minute de suffocation : comment se pouvait-il que son innocente enfant, eut parmi ses relations des hétaïres peintes à la brosse.

Cependant elle crut devoir faire entrer l’intruse en son boudoir et appela Betty.

La fillette accourut, la mine sournoise, l’œil terne, mais en apercevant Charlotte, elle eut un vertige.

Comme elle conservait dans les occasions les plus périlleuses un sang-froid imperturbable, elle obtint aussitôt l’explication de cet incident.

Charlotte avait cru éviter tous les soupçons en se présentant sous son déguisement. Mais en cela elle avait commis une erreur de jugement. Elle pouvait tromper de prime abord, une gamine de quatorze ans, il lui était impossible de duper une femme.

À ses mains, à ses gestes qui manquaient de naturel, Madame Cérisy reconnut l’homme. Une épouvante s’empara de son cœur ; elle n’osait comprendre, supposant déjà le pire.

Toutefois, durant la visite qui fut brève, elle sut se contenir ; mais une fois débarrassée de la visiteuse, elle interrogea sa fille.

Celle-ci avec son air tranquille, jura froidement que Charlotte appartenait au beau sexe.

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