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BETTY PETITE FILLE


comme une atmosphère de vice la baignait, atmosphère dans laquelle, inconsciemment, elle se complaisait.

Il y avait en elle, de plus en plus un besoin morbide de sentir, de jouir, mais cette nécessité restait surtout nerveuse.

Les caresses de Charlotte, effleurements incomplets ne l’attiraient point, c’était l’homme qu’instinctivement elle cherchait.

Pour le moment cependant, rien ne paraissait se dessiner qui put apaiser ses désirs profonds. Morande ne l’intéressait plus, elle sentait en lui, le compagnon inutile, un peu comme l’éphèbe.

Lentement, elle se mûrissait, les à peu près demeuraient inefficaces et sa santé robuste, la poussait vers la voie naturelle.

Max à l’une de ses tentatives, s’était moqué avec des plaisanteries crues, méprisant le rapprochement des sexes. Il ne la répugnait pas, elle ne comprenait point seulement.

Ainsi malgré toutes ses audaces, ou peut être à cause d’elles, sans être parvenue à perdre le fardeau de la virginité, elle atteignait ses quinze ans.

Madame Cérisy, troublée par la passion naissante en elle, d’autant plus forte que jusqu’à ce jour, elle ne s’était laissée aller à aucune, se détournait plus aisément encore de ses devoirs maternels.