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BETTY PETITE FILLE


l’homme, l’odeur de tabac, de gros drap qui flottait autour de lui. Ce parfum puissant était pour elle un symbole de virilité.

Ils s’installèrent côte à côte, silencieux d’abord, ne trouvant rien à se dire.

Elle minauda :

— T’es content d’me voir ?

Il se fit moqueur, voire un peu méfiant :

— Et toi ?

Elle s’était attendue à un compliment, elle fut déçue, saisissant qu’on ne la prenait pas au sérieux, et elle rêva de se venger.

Ce jour là, elle portait de fins bas de fil noir qui se tendaient sur le genou, au-dessus, on apercevait un trait de chair blonde. Malicieuse, elle outra la position, sachant déjà par expérience que c’était là le meilleur des appâts.

Il loucha de ce côté, assez intéressé. Câline, elle se coula davantage contre lui, en des mouvements onduleux de chatte.

Comme souvent il l’avait fait, il l’enserra à la taille, mais cette fois, il s’attarda, se complaisant à sentir la chair s’enfoncer sous ses doigts.

Satisfaite elle considéra ce geste comme un prudent commencement et s’y prêta, languide et émue, ignorant l’audace de sa pose, l’offre tranquille de son jeune corps.